S'ORGANISER GRÂCE À LA CUMA

La Cuma permet d'accéder à des outils, des équipements et des services innovants qui facilitent l'organisation collective et l'entretien du matériel. Elle permet également de développer l'emploi partagé, au sein de la Cuma et sur les exploitations.

Retrouvez les témoignages d'Amaury MOINARD de la Cuma des Quatre Saisons et de Séverine BRUN de la Cuma Champdieu.

En Cuma c'est pratique, on peut être groupement d'employeur

Amaury Moinard, 33 ans, éleveur bovin et polyculture

Cuma des Quatre Saisons, Saint-Denis-la-Chevasse (85) / 34 adhérents


La Cuma des Quatre Saisons a décidé d'embaucher une personne pour s'occuper de la maintenance de son matériel. En plus, ce salarié va quelques heures par semaine dans deux exploitations adhérentes.


« Nous avons reçu une candidature d'une personne voulant travailler dans la Cuma et justement nous réfléchissions à embaucher qu'un pour l'entretien du matériel. C'est venu de paire, avoue Amaury Moinard, président de la Cuma des Quatre Saisons à Saint-Denis-la-Chevasse en Vendée. C'est ainsi que depuis le 1er janvier de cette année, un salarié est venu étoffer l'équipe de la Cuma, qui compte une trentaine d'adhérents. Petit à petit, il trouve sa place et investit l'atelier qu'on lui a mis à disposition.

Voyant le parc matériel s'agrandir d'une part et le coût de l'entretien des machines d'autre part, le bureau de la Cuma a alors sérieusement songé à embaucher une personne. « On a fait les calculs, une heure en atelier nous coûte de 40€ à 60€ selon le travail à effectuer, explique l'éleveur. Alors qu'avec un salarié, l'entretien nous revient à 27€ de l'heure. Et le risque était mesuré puisqu'il représentait moins de 1,5% du chiffre d'affaires de chaque adhérent ».

« Avec le salarié on fait des économies sur les coûts d'entretien »

Seulement, pour atteindre de tels niveaux de charges, il faut que le salarié ait une charge de travail complète. Et c'est sans compter sur deux membres de la Cuma. « Ils avaient besoin d'un coup de main ponctuel sur leur exploitation, raconte Amaury Moinard. La Cuma met donc à disposition son salarié deux jours par semaines, le lundi et mardi, pour ces deux agriculteurs ».

Ainsi est le deal : le salarié y compte ses heures, que la Cuma facture ensuite. Grâce à cette embauche, le président l'assure, « une charge de travail est retirée aux responsables de matériel et le matériel est suivi, entretenu et les frais de réparation sont amoindris ». Pour s'y retrouver dans les calculs, la Cuma a investi, en parallèle, dans un logiciel myCuma Travaux, qui permet de noter les heures passées pour telle ou telle tâche et machine. Les consommables y sont aussi ajoutés, afin de bien dispatcher les charges. Une fois le logiciel pris en main, le prochain projet de la Cuma des Quatre Saisons est de pérenniser cette organisation et le contrat de l'employé, actuellement en CDD de neuf mois.

« Mettre à disposition des salariés sur les exploitations, c'est un avantage d'être en Cuma »

« Nous n'avons pas pour but de nous agrandir ou de devenir groupement d'employeurs, rappelle le président. Nous voulons que notre atelier tourne pour pouvoir le rentabiliser au maximum ». Cette embauche, aiguillée par la Fédération Régionale des Cuma reste un projet de groupe. « Le collectif nous permet de financer l'achat de matériel, certes, mais aussi de travailler avec d'autres personnes, de monter des projets ensemble, admet-il. C'est aussi savoir se serrer les coudes en cas de crises. Selon moi, la Cuma doit accompagner ses adhérents et faire tampon lorsque des situations financières se tendent ». Et Amaury Moinard le répète, « sans la Cuma je ne pourrais pas avoir accès à un matériel entretenu, diversifié, récent et ayant des technologies que je ne pourrais pas m'offrir ».



Avec la solution informatique myCuma Planning, les responsables de Cuma gagnent du temps

Séverine Brun, 32 ans, éleveuse bovin et caprin et polyculture

Cuma de Champdieu (43) / 50 adhérents


La Cuma de Champdieu s'est équipée il y a un an d'un logiciel facilitant la réservation des matériels en commun : myCuma Planning. Plus d'autonomie pour les adhérents et un gain de temps pour le responsable du matériel.


Gérer le planning d'occupation d'une quarantaine de matériels agricoles peut devenir un vrai casse-tête. Pour les adhérents de la Cuma de Champdieu, les sacs de nœuds, c'est fini depuis un an. Le groupe a investi dans le logiciel myCuma Planning. « Avant, chaque responsable stockait et gérait l'utilisation de tel ou tel matériel, se souvient Séverine Brun, éleveuse à Champdieu et secrétaire de la Cuma. Ce dernier devait recevoir les demandes et vérifier sur son planning, qui n'était pas forcément à côté de lui, la disponibilité de tel ou tel matériel. Une vrai perte de temps ». Avec ce nouvel outil, le planning est partagé et chacun est autonome. « Si nous avons besoin d'un tracteur par exemple, on consulte le planning et on voit s'il y en a un de disponible et où il se trouve, explique-t-elle. On le réserve, le responsable en est averti et on peut en disposer ».

« myCuma Planning, c'est une petite révolution »

À titre personnel, Séverine Brun estime gagner du temps et s'alléger d'une charge non négligeable. « En ayant un salarié à mi-temps, je peux organiser à l'avance les journées de travail où il sera présent, ajoute-t-elle. Avec ce planning, je réserve plusieurs semaines à l'avance le matériel selon mes besoins ».

Cette gestion du parc de matériel partagé demande un peu plus d'anticipation et d'adaptation que s'il appartenait à une seule personne. Mais la jeune éleveuse y voit beaucoup d'avantages. « Il y a beaucoup d'entraide dans notre groupe, reconnaît-elle. Et il faut l'avouer, sans la Cuma, je n'aurais pas pu m'installer. Cela a réduit drastiquement les investissements, j'ai pu consacrer de l'argent à une nouvelle stabulation et quand on voit le prix d'un matériel qui ne sert que quelques jours dans l'année, je ne regrette pas de faire parfois quelques concessions ».

« Prochaine étape pour la Cuma, la dématérialisation des carnets d'utilisation »

Grâce au collectif, Séverine Brun estime pouvoir profiter de matériels performants et en bon état  « Nous avons une mélangeuse en Cuma, avec un chauffeur, décrit-elle. En vingt minutes, je sais que mon élevage sera nourri quoi qu'il arrive ». Le salarié de la Cuma a également la charge de la maintenance du matériel, ce qui permet d'avoir un matériel bien entretenu. Lui aussi se sert du planning pour y organiser les préparations des matériels.

Un outil qui demande un peu de temps pour être pris en main. « Il peut y avoir quelques dérives, comme la réservation d'un matériel sans l'honorer, reconnaît-elle. Mais pour les éviter, il y a des paramètres à ajouter. Même si le logiciel est ergonomique, il faut un peu de temps pour que l'ancienne génération s'y adapte ». Période qui sera la plus courte possible, espère Séverine Brun. Puisque la prochaine étape est de dématérialiser les carnets d'utilisation et de pouvoir comptabiliser les heures de chacun grâce à une montée en gamme de ce logiciel. « Ce serait un gain de temps pour tout le monde », mais aussi pour la secrétaire, qu'est Séverine, qui s'occupe de la facturation.