ÉCONOMISER GRÂCE À LA CUMA

La Cuma permet de maîtriser mes coûts de production par la réduction des charges de mécanisation. Elle participe à la résilience et à la performance des exploitations agricoles par l'accès à du matériel de pointe mais aussi à des emplois partagés.

Retrouvez les témoignages d'Adrien MARTEL (vidéo) et de Léo GIRARD de la Cuma des Gousses et de Julien CRINQUAND de la Cuma des Baudines.


La Cuma a été un vrai levier de développement pour mon exploitation

Léo Girard, 31 ans, éleveur ovin

Cuma des Gousses, Ourches (26) / 5 adhérents


Installé en 2013 près de Valence dans la Drôme, Léo Girard adopte dès le début le modèle Cuma. Un outil sans lequel son exploitation n'aurait pas eu le même développement.


« Dès que je me suis installé, j'ai adhéré à une Cuma »

L'installation débute avec un troupeau de brebis laitière et un laboratoire pour l'élaboration de fromages. Très vite, l'entreprise se diversifie en bovins viandes et porcs avec transformation sur l'exploitation. La culture d'ail semence vient compléter les productions. « Mon investissement personnel a été complètement capté par l'achat des troupeaux, la construction des bâtiments et des laboratoires de transfo fromage et découpe. Il n'y avait donc aucune possibilité pour moi d'investir dans du matériel » résume Léo Girard. « Dès que je me suis installé, j'ai adhéré à une Cuma que je connaissais car j'étais en apprentissage chez un adhérent. J'ai trouvé le fonctionnement et le principe fantastique. Je n'ai jamais été passionné par le fait de détenir en propre du matériel ». L'adhésion à une seconde Cuma a permis de compléter la chaîne de matériels avec notamment la mise en place d'un groupe tracteur.

« La Cuma est un outil au service du développement économique de l'exploitation »

La création de la Cuma des Gousses est venue d'un besoin. « Avec les tracteurs et le matériel attelé, je voulais passer à l'étape du service complet avec un chauffeur salarié par la Cuma ». L'idée est lancée mais ne reçoit pas d'échos favorables. « A force de discuter, nous nous sommes retrouvés à plusieurs avec la même volonté. Nous avons donc crée notre propre Cuma fin 2019 avec 5 adhérents et l'objectif affiché d'être en Cuma intégrale ». Ensuite, tout est allé très vite. 
Début 2020, la Cuma investit 1 million d'euros dans l'achat de matériels. En juin de la même année, les outils de travail du sol, semis et récolte. Un second salarié a été embauché. « Sans la Cuma, je n'aurais pas eu la capacité financière d'investir dans du matériel performant et avoir une organisation permettant de répondre à ma charge de travail. Mon exploitation ne se serait pas économiquement développée aussi rapidement ».

« Le collectif apporte de la contradiction et développe les idées »

« La Cuma pousse aussi à se structurer. Pour un bon fonctionnement en groupe, il est nécessaire que cela fonctionne déjà bien chez soi. Le groupe permet de faire évoluer ses pratiques. Il apporte aussi de la contradiction et le développement de nouvelles idées ». Parmi elles, l'assolement en commun. « C'est un projet, Mais nous avons seulement 2 campagnes derrière nous avec la Cuma. Mais l'intention est là et nous mettrons l'idée sur la table cet hiver ».



Sans la Cuma mes charges de mécanisation seraient cinq fois plus élevées

Julien Crinquand, 36 ans, viticulteur

Cuma des Baudines, Arbois (39) / 20 adhérents


Julien Crinquand est un jeune viticulteur installé depuis 2019 près d'Arbois dans le Jura. Un parcours de reprise de l'exploitation familiale dans lequel la Cuma des Baudines a joué un rôle déterminant, que cela soit économiquement parlant ou humainement.


« Aujourd'hui la Cuma, je ne ferais plus sans »

Après quelques expériences professionnelles dans les assurances puis la vente de voyage, Julien Crinquand décide en 2016 de reprendre les vignes familiales dans le Jura en y ajoutant sa touche : d'une part il choisit de produire son vin en créant une cuverie sur l'exploitation (son père vendait directement le raisin à la fruitière d'Arbois), d'autre part il convertit l'exploitation à la viticulture biologique.

Il se forme tout d'abord en travaillant sur plusieurs exploitations du vignoble et en obtenant un BTS Oeno-viti en 2017. ensuite, dans le cadre d'une installation aidée, il se fait accompagner par la Chambre d'Agriculture du Jura à travers plusieurs stages sur le terrain. La création de l'entreprise est actée en 2019 sur une surface de 5 hectares.

« Sans la Cuma, je n'aurai pas accès à du matériel aussi performant »

Par ailleurs, si revenir à la vigne n'était pas une évidence, le faire à travers la Cuma des Baudines en était une. « Mon père faisait partie des membres fondateurs et il utilisait une grande partie des matériels proposés. J'ai aujourd'hui moi-même très peu de matériels viticoles en propriété. Au moins 95% des outils utilisés sont à la Cuma des Baudines ».

Selon lui, l'intérêt économique est évident, « sans la Cuma, mon coût de mécanisation serait beaucoup plus élevé. Aujourd'hui, cela me coûte environ 15 000€ par an. Si j'avais dû acheter ce matériel, il faudrait compter sans doute plutôt 75 000 et 100 000€ ». Autre atout économique, la première année est « une période test à la Cuma des Baudines. On utilise le matériel que l'on souhaite et la Cuma attend un an avant de facturer les parts sociales. Cela évite de sortir de la trésorerie au départ et sécurise l'installation ».

L'installation débute avec un troupeau de brebis laitière et un laboratoire pour l'élaboration de formages. Très vite, l'entreprise se diversifie en bovins viandes et porcs avec transformation sur l'exploitation. La culture d'ail semence vient compléter les productions. « Mon investissement personnel a été complètement capté par l'achat des troupeaux, la construction des bâtiments et des laboratoires de transformation fromage et découpe. Il n'y avait donc aucune possibilité pour moi d'investir dans du matériel » résume Léo Girard. « Dès que je me suis installé, j'ai adhéré à une Cuma que le connaissais car l'étais en apprentissage chez un adhérent. J'ai trouvé le fonctionnement et le principe fantastique. je n'ai jamais été passionné par le fait de détenir en propre du matériel ». L'adhésion à une seconde Cuma a permis de compléter la chaîne de matériels avec notamment la mise en place d'un groupe tracteur.

« Grâce au collectif, j'ai pu sécuriser financièrement mon installation »

Enfin, en plus de cette sécurisation financière de l'installation , la Cuma des Baudines permet à Julien Crinquand de travailler avec des outils efficaces. « Le matériel en Cuma est récent et performant. En propriété, je me serais forcément tourné vers l'occasion en raison du coût des outils ». Une observation d'autant plus vraie pour du matériel viticole bio. « Au final, je gagne du temps et de la sérénité, car je diminue aussi le risque de tomber en panne ». D'ailleurs, le prochain projet avec la Cuma des Baudines est un nouvel enjambeur avec une cellule de pulvérisation adaptée à la viticulture biologique. Un bel exemple de matériel performant difficile à acquérir seul en propriété.